Kaira Looro sont des paroles en langue mandingue qui signifient “architecture de la paix”. Les mandingues représentent une ethnie très importante sur le site d’intervention du projet, elle est caractérisée par une foi marquant les étapes de leurs vies et une constante pratique de la religion. La façon de saluer ne correspond pas à un simple “bonjour” ou “bonsoir”, mais ce sont de vrais souhaits et de vraies prières pour la paix d’autrui. Souvent, les gens se saluent en disant “Alma kaira siyaa laa” ce qui signifie “que Dieu te donne la paix”. Kaira Looro n’est pas simplement le fait de faire de l’architecture, mais c’est aussi le rapport à une culture, à une spiritualité, et à une recherche de l’intériorité dont l’enjeu est de les matérialiser grâce au langage architectural. Le défit réside dans le fait de célébrer la philosophie du culte dans un lieu à distance de la terre, où l’absence de matériaux et de technologie contraint l’architecture à s’orienter vers le développement durable, l’intégration dans le paysage et le respect de la culture.

Réaliser une architecture pour la foi ne signifie pas simplement offrir une nouvelle identité au territoire, mais également donner corps à une culture, en se faisant interprètes de sa spiritualité avec légèreté et élégance.
L’objectif du concours sera de savoir matérialiser et raconter le sujet à travers un design surprenant mais en même temps intégré dans son environnement, en réalisant une architecture destinée à devenir un symbole pour tout le pays. Le projet devra s’intégrer dans le paysage tout en marquant la limite qui sépare le terrestre du divin et en tenant compte des paramètres suivants:

 

- L’emprise maximum du projet architectural est de 350m2 et la hauteur maximum est de 30 mètres. On considère que les architectures existantes sur la surface de projet ne dépassent pas les 6 mètres de haut, quelles qu’elles soient
- En cohérence avec un caractère d’intervention économique et durable, il est possible d’utiliser des solutions high-tech ou bien des solutions innovantes qui ont un sens particulier et qui sont justifiées.
- Devra être pris en compte l’échéancier et les problématiques liées à la réalisation, à contextualiser dans un espace privé de main d’oeuvre spécialisée, étant situé dans un pays en voie de développement et dans une région particulièrement désavantagée. Seront donc favorisés les projets dans lesquels une attention sera apportée aux temps et aux aspects de mise en œuvre.
- On privilégie l’usage des matériaux naturels et/ou récupérés dans les environs et une éventuelle réutilisation des déchets.
- Il est conseillé d’optimiser l’usage des ressources hydrauliques pour les activités liées à l’architecture ou au service de la communauté.
- Il est conseillé  de prévoir un espace réversible à destiner pour différentes typologie de foi (chrétiens, musulmans, orthodoxes, animistes, …) mais aussi à d’éventuelles urgences aussi bien environnementales que sanitaires (ex: urgence ebola).

Toute la documentation nécessaire au développement du projet, comme par exemple les photos du site, les images de référence, les vidéos, les fichiers cad, etc seront disponibles sur le site internet que ce soit avant ou après l’inscription. Les participants pourront télécharger librement les documents et les utiliser exclusivement dans le cadre de ce concours.

De 1980 à 2005, la région de Casamance, située dans l’extrême méridionale du Sénégal a été marquée par une guerre qui est à l’origine de plus de 20.000 réfugiés et de 5.000 morts. En 1965, la même région subit les effets de la sécheresse dévastatrice du Sahel qui a causé une augmentation importante de la température et une baisse de la pluviométrie particulièrement aux mois de juin, juillet, août et septembre.
Toute la région prend le nom du fleuve Casamance, qui coupe les régions administratives de Zinguinchor, Kolda e Sedhiou.
Le site du projet se trouve dans le village de Tanaf, dans la région de Sedhiou à la frontière avec la Guinée-Bissau et constitue un point stratégique pour toute la région.
Tanaf donne sur une vallée qui se nomme Tanaf Bolong, elle est caractérisée par une pente des berges et un creusement pratiquement nul. Avant la sécheresse, la vallée était riche de rizières et d’autres cultures. Elles ont aujourd’hui été détruites par la sécheresse à cause du phénomène d’intrusions salines : les marées de l’océan Atlantique envahissent le fleuve Casamance et la vallée, rendant les eaux, à l’origine douces, cinq fois plus salées que la mer et contaminant la nappe phréatique. À l’intérieur de la vallée vivent 80.000 personnes dans 350 villages et communautés différentes.
En face de Tanaf, de l’autre côté de la vallée, se trouve le village de Baghere où sont nés quelques-uns des Griot les plus importants de la région, et où se célèbre une grande fête religieuse qui attire des sénégalais de tout le territoire national. Le Griot est une figure ethnique emblématique de l’ethnie mandingue (ethnie majeure du site). Il est celui qui conserve le savoir et le transmet aux générations futur en le racontant accompagné par un instrument de musique, la Kora, une harpe africaine.
Dans le bassin hydraulique de la vallée, Tanaf est un village de grande importance, que ce soit par le nombre d’habitants (environ 4.000) ou que ce soit pour la disponibilité des ressources (marchés, écoles et hôpitaux). À l’intérieur du village se trouve une petite église chrétienne et une mosquée dans un peu délabrées. Le sous-sol du site est caractérisé par une pierre rosée, riche en fer et par des bancs de sable et d’argile. Il y a également dans cette région plusieurs carrières de matériaux et une forêt, celle de Balmadou, riche d’espèces d’arbres comme le baobab, le palmier et le manguier.
Le site de construction, indiqué dans le dossier de présentation du projet, est celui destiné à la réalisation d’une mosquée, par conséquent il est pertinent d’utiliser ce terrain. Toutefois, si vous le justifiez, nous acceptons les localisations différentes du projet, tant que les contraintes sont respectées.

1° PRIX
2.500 € en remboursement des dépenses
Stage dans le studio Kengo Kuma Associates di Tokyo
Licence de reconnaissance

Publication sur sites web et supports d’architecture
Exposition dans les événements liés à l’architecture

 

2° PRIX
1.000 € en remboursement des dépenses
Licence de reconnaissance
Publication sur sites web et supports d’architecture
Exposition dans les événements liés à l’architecture

 

3° PRIX
500 € en remboursement des dépenses
Licence de reconnaissance
Publication sur sites web et supports d’architecture
Exposition dans les événements liés à l’architecture

 

5 MENTIONS D’HONNEUR
Attestation numérique
Publication sur sites web et supports d’architecture
Exposition dans les événements liés à l’architecture

 

10 FINALISTES
Attestation numérique
Publication sur sites web et supports d’architecture
Exposition dans les événements liés à l’architecture

 

Tous les projets récompensés seront transmis à des sites internet et support d’architecture, ils seront exposés dans des évènements d’architecture et ils pourront être publiés dans des revues d’architecture nationales et internationales.
N.B. Les modalités des remises de prix sont définies dans les notes.

 

L’objectif du projet est de donner vie à une architecture sacrée symbolique pour toute la région et adaptée à l’amélioration des conditions de précarité de l’espace d’intervention.
Le projet lauréat sera délivré à l’Organisation Internationale No Profit (OINP) Balouo Salo qui le remettra à la communauté de Tanaf, laquelle pourra le réaliser en auto construction ou en collaboration avec des organismes religieux, des institutions, ou l’ONG. L’organisation Balouo Salo n’exclut pas la possibilité d’adopter un tel projet comme futur projet de bénévolat en se réservant la possibilité d’impliquer les vainqueurs pendant les travaux.
Par ailleurs, l’initiative est organisée pour contribuer économiquement aux projets humanitaires de OINP Balouo Salo, de ce fait, les cotisations de participation au concours seront entièrement attribuées au projet “Un pont pour la vie” (www.balouosalo.com).

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